La première femme de sciences française

Emilie du Châtelet par Maurice Quentin de la Tour (1704-1788)
Emilie du Châtelet par Maurice Quentin de la Tour (1704-1788)

 

 

 

 

 

En 1733 Emilie du Châtelet a vingt-sept ans, à la faveur de sa rencontre avec le philosophe Voltaire, elle se passionne pour les sciences.

La marquise passait entre huit et douze heures par jour à son bureau à travailler la physique et les mathématiques. Ce tableau la représente donc exerçant des activités habituelles; sans doute dans une attitude qui lui était familière.

1737, le concours sur la nature du feu et sa propagation:

Le concours est organisé par l'Académie des Sciences de Paris. Voltaire et Madame du Châtelet vivent alors au château de Cirey. Voltaire, qui travaille parallèlement à la vulgarisation des théories de Newton en France, décide de concourrir. Emilie du Châtelet aussi: les travaux présentés à l'Académie dans le cadre du concours sont examinés de façon anonyme. A une époque où l'Académie est interdite aux femmes, la marquise saisit la chance de pouvoir investir un milieu exclusivement masculin.

Voltaire et madame du Châtelet travaille chacun de leur côté.

Si le prix est accordé conjointement à trois savants français, Voltaire et Emilie du Châtelet voient leurs recherches publiées sur la recommandation de Réaumur et avec le soutien de l’Académie des Sciences. Cette autorisation officielle permet à l’ouvrage de Madame du Châtelet d’être connu dans toute l’Europe.

édition de 1744
Bibliothèque nationale de France, P88/2011

Cliquez ICI pour lire quelques extraits de cet ouvrage.

1740, les "Institutions de physique":

édition de 1740
Bibliothèque nationale de France, Sp86/1227

Le mathématicien Koenig avait initié la marquise de Châtelet aux travaux du scientifique allemand Leibniz (1646-1716). L'ouvrage d'Emilie du Châtelet, qui s'appuie sur certaines théories de Leibniz, contredit parfois Newton et devient un sujet de polémique dans la communauté scientifique européenne.

Emilie du Châtelet est soutenue par  Maupertuis et Voltaire.

Maupertuis publie trente-six pages de critique positive de l’ouvrage dans Mercure de France (juin 1741). Cet ouvrage de Madame du Châtelet permit d’enrichir le débat scientifique français au XVIIIème s. Les polémiques qu’il suscite confirment l’intérêt accordé aux travaux d’Emilie du Châtelet.

Les Institutions de physique sont traduites en allemand et en italien.

 

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Dessins d'Emilie du Châtelet pour Les Institutions de Physique (Université de Hambourg).
Dessins d'Emilie du Châtelet pour Les Institutions de Physique (Université de Hambourg).

Traduction et commentaire des "Principia mathematica philosophiae naturalis " de Newton

Emilie du Châtelet entreprend la traduction (du latin au français) de Newton afin de rendre plus aisément compréhensibles les différences entre Newton et Leibniz.

Dans L'Encyclopédie, d'Alembert salua la qualité du travail de la marquise. Emile du Châtelet fut donc une passeuse reconnue des savoirs scientifiques.

Son travail est publié après sa mort.

Pour aller plus loin:

  • Voltaire et Emilie du Châtelet présentés dans l'un des numéros de l'émission de radio Les Nouveaux Chemins de la Connaissance, diffusée le 4 mars 2015 sur France Culture.